ARS MATHEMATICA présentera le concept de "DOOD Village", élaboré par Christian Lavigne.
Il s'agit d'un espace consacré aux Digital Objects On Demand, expression forgée sur le modèle de la VOD (Video On Demand).
Un "objet numérique à la demande" est un objet que l'on commande via Internet selon trois catégories:
  • création  d'artiste ou de designer choisi dans un catalogue en ligne
  • objet personnalisé selon un logiciel en ligne
  • oeuvre créé par un internaute qui désire la concrétiser
D'une manière générale, il s'agit donc de matérialiser un projet qui relève en grande partie de la 3D, mais pas seulement: les livres imprimés à la demande sont bien des DOOD, tout comme les graphismes personnalisés, les photos tamponnées sur des portables ou des tasses à café...

L'idée fondamentale du DOOD est celle de la Mass-Customization des objets. Le "sur-mesure" industriel est tout simplement l'avenir des sociétés post-industrielles.  Les sociétés industrielles se sont développées au XIXè siècle sur le principe du moule, du processus répétitif, et de la production de masse à l'identique. Cette vision est périmée: elle ne satisfait plus grand monde, car les objets produits ainsi sont uniformisants et dépersonnalisants. Ce rejet n'a rien à voir avec l'individualisme du monde moderne: la revendication du droit à la singularité, à l'expression personnelle, se manifeste dans toutes les cultures.  En fait, la société industrielle classique est déshumanisante au sens propre du terme.

Aujourd'hui la technologie permet enfin un retour au choix, à la modification, à la création même, des objets qui nous entourent, utilitaires ou purement esthétiques. Telle machine imprime un livre unique à la demande; telle autre matérialise un objet dans la matière désirée (imprimante 3D, Rapid Manufacturing)...Les coûts de production entre pièces uniques et grandes séries commencent à converger. Nous entrons dans l'ère des choix, de la créativité, et du zéro stock !
Avec encore quelques recherches sur les procédés et les matériaux, tout ceci sera parfaitement économique et écologique.

Le DOOD Village du Salon de l'Internet sera préparé pour l'édition 2010, sous la direction de Christian LAVIGNE.
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Du vendredi 20 au dimanche 22 mars 2009, l'association ARS MATHEMATICA sera l'invitée de la première édition du SALON DE L'INTERNET, au Parc des Expositions, Porte de Versailles, à Paris. STAND n° 69.

En cliquant  sur l'image ci-contre vous accéderez au programme de ce salon, qui associera des exposants et des conférenciers, tous professionnels du Net, mais ayant une volonté de pédagogie et d'ouverture vis à vis du grand public.

ARS MATHEMATICA a été l'une des toutes premières associations culturelles françaises présentes sur le Web, dès fin 1995, à une époque où, il faut le rappeler, quasiment personne en France ne croyait à ce "machin américain" qu'était l'Internet.  Sous la houlette prophétique du ministre de l'époque, Gérard Longuet, la revue des télécoms publiait en 1994 un numéro spécial modestement intitulé "ETERNEL MINITEL"....(Nous en montrerons ici l'image de couverture dès que nous aurons retrouvé cette merveille).

Pour notre association, l'usage de ce que l'on allait nommer NTIC s'imposait d'évidence, non seulement parce que nous regroupons des pionniers des arts électroniques et des spécialistes des relations arts & sciences, mais encore parce que notre vocation internationale s'est affirmée d'emblée lors de la "Première Exposition Mondiale de Sculpture Numérique" que nous avons organisée en mai 1993 à l'Ecole Polytechnique.

Sans la messagerie électronique, le FTP, le World Wide Web, nous n'aurions jamais pu développer toutes nos activités, proposer chaque année depuis 15 ans des conférences et des expositions rassemblant artistes, industriels, enseignants et chercheurs venus de tous horizons intellectuels et géographiques, réunis soit en un même lieu, soit dans des lieux interconnectés en réseau (nous avons par exemple réalisé la première télésculpture mondiale lors d'INTERSCULPT 95, entre Paris et Philadelphie). Sans Internet, il aurait été bien difficile, en particulier, de rechercher de nouveaux contacts, d'engager de nouveaux partenariats.

Malheureusement nous devons constater d'une part que nos succès, difficilement acquis, ne doivent rien à une aide quelconque des ministères les plus concernés (Culture et Affaires Etrangères), bien au contraire 1, et que d'autre part, d'une manière plus générale, dans le monde de l'art et de la culture il nous semble que perdurent les habitudes d'un autre âge, celui d'avant l'Internet ! En particulier on peut "s'étonner" (mais il y a des explications assez peu glorieuses en la matière) qu'à l'instar des veilles technologiques , courantes dans l'industrie et la recherche, on ne voit pas beaucoup de veille culturelle en action dans les conférences et les expositions officielles dédiées aux arts numériques en France, ou dans le soutien apporté aux artistes de cette discipline. A l'encontre de la diversité des recherches plastiques que l'on peut, avec un minimum d'effort, repérer sur le Web, s'est constitué dans notre pays un académisme des arts numériques....dont le fonctionnement absurde et monomaniaque n'a rien à envier à celui des académismes du XIXe siècle.

L'Internet ne rend donc ni meilleur ni plus intelligent...mais ça on pouvait s'en douter !

A contrario, qu'une grande entreprise privée comme celle des organisateurs du Salon de l'Internet, estime utile et intéressant de dépasser le cadre strictement commercial, où elle aurait pu légitimement se cantonner, pour inviter  une association d'artistes et de chercheurs telle que la nôtre, voilà qui est le signe le plus évident que les NTIC ne peuvent pas se réduire à des histoires d'informatique, de réseaux, d'usages utilitaires ou mercantiles, mais qu'elles posent un problème global de civilisation (et non de civilisation globale!), c'est à dire de culture, au sens anthropologique du terme,  et qu'à cet égard les artistes, les poètes, ont un rôle à jouer -  de la critique radicale à l'utopie visionnaire.

Notre association présentera ses activités et ses projets (INTERSCULPT, Café des Arts des Sciences et des Techniques, colloques arts & sciences); elle exposera en outre un panorama de la cybersculpture actuelle.

ARS MATHEMATICA remercie Eric Louette, Antoine ZEHNER, et leur équipe de cette invitation, ainsi que notre ami le Dr. Francis Muguet, Grand Veilleur de l'Internet .


Note:
1. Heureusement que le Ministère de la Recherche, les DRRT et les responsables de la Culture Scientifique et Technique sont plus ouverts...aux artistes technologiques! >retour au texte
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