PROPOSITION
Toute l'histoire de l'Humanité, de la conquête de l'esprit sur la matière, montre à l'évidence qu'un ART SANS TECHNIQUE est aussi désastreux qu'une TECHNIQUE SANS ART.
Les modalités de fonctionnement de la créativité et de l'invention des hommes et des sociétés sont universellement identiques, fondées sur un va-et-vient continu entre le réel et l'imaginaire, une dialectique permanente de la formation et de l'information. Le sens profond de ce "travail" semble bien être, pour reprendre un vocabulaire freudien, le goût du plaisir. La rationnalisation étant ultérieure.
Il n'y a aucune différence de nature entre la belle ouvrage d'un artisan, la belle machine de l'ingénieur, la belle composition d'un musicien, la belle sculpture d'un artiste, la belle démonstration d'un physicien, etc. Tous, acteurs, ont éprouvé une jouissance du faire, une aspiration à la perfection, dans l'inquiétude du résultat; tous, spectateurs, ont étés séduits, émus, par la nouveauté, la virtuosité, l'harmonie ou le choc de la découverte.
Puisque L'Art et la Technique sont faits l'un pour l'autre, marions-les à la mode d'aujourd'hui! Depuis quelques années, les artistes s'employaient à détourner des machines pour créer des images et des sons inédits, maintenant ce sont les ingénieurs qui proposent leurs systèmes aux musiciens, aux architectes, aux vidéastes, aux infographistes...quant ils ne se mettent pas eux-même à l'ouvrage de la pure création esthétique!
Ces échanges passionnants n'ont curieusement pas encore beaucoup investi un domaine extraordinaire qui est celui de l'objet physique, de sa matière et de sa matérialisation, en un mot le domaine de la sculpture.
Quelques rares pionniers dans le monde, ont entrevu cependant les immenses possibilités artistiques de la CFAO, des machines-outils à Commande Numérique, et se sont essayés, avec encore beaucoup de difficulté d'accès, aux découpes laser, à jet d'eau, fraisages, stéréolithographies.
En France, Alexandre Vitkine a fondé l'INFOSCULPTURE, tandis que Christian Lavigne inventait la ROBOSCULPTURE; chacun isolément d'abord (s'ignorant l'un l'autre), puis en concertation aujourd'hui, ayant fondé l'association internationale ARS MATHEMATICA, ils proposent la création d'une ECOLE DE SCULPTURE TECHNOLOGIQUE, soutenue par les institutions, fonctionnant en collaboration avec des entreprises qui verraient là une opération de mécènat prestigieux, mais aussi un lieu d'expérimentation valorisante de leur savoir-faire, qui pourrait devenir, en outre, lieu de formation professionnelle pour les artistes, les ingénieurs, les enseignants.
Une nouvelle dimension est ainsi donnée à l'union moderne de l'art et de la technique, poursuivant notre quête sans fin de connaissance, d'expression, de dépassement de soi, vers cet autre infini dont parlait Theillard de Chardin: "l'infiniement complexe", qui est le signe même de la Vie.
le CIRES
un lieu de confrontation et d'échange des savoirs,comme un lieu d'expérimentation, comme un lieu de la mêtis,
un lieu d'ajustement de la téchnè à l'homme.
RAPPELS HISTORIQUES
 Georg NEES |
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 Pierre BEZIER |
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Les premières expériences suivirent les développements de l'informatique, et la divulgation des machines à commande numérique dans les années soixantes et soixante-dix.
Cependant, ces tentatives furent sans lendemain, probablement à cause de la quasi impossibilité d'accès aux ateliers de la grande industrie qui détenaient les systèmes, mais aussi à cause de la limitation même de ces systèmes.
Pour ces années 60 et 70 il faut citer les noms de HG Lawrence (USA), Fiebig, Nees (RFA), Alexanco (Espagne), Bézier, Kodratoff (France).
 Jose Luis ALEXANCO |
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 Jose Luis ALEXANCO |
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Depuis les années 80, une douzaine d'artistes dans le monde recherchent et développent des systèmes de robosculpture: Kempf & Luka, Lavigne, Lamenthe, Vitkine (France), Fischer (Allemagne), Bakker & Verhoeff (Hollande), Dickson, Ferguson (USA), Roy (Québec), Fujihata (Japon),...Cette nouvelle discipline suscite aujoud'hui un intérêt considérable.
 Yves KODRATOFF |
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Une première exposition mondiale de sculpture numérique a eu lieu en Mai 1993 à l'ECOLE POLYTECHNIQUE.
Aux USA, sur la côte Est, Tim Duffield et Rob Fischer rassemblèrent à la même époque, sous le nom de THE COMPUTER AND SCULPTURE FORUM, les sculpteurs intéressés par l'informatique, aussi bien pour la visualisation de leurs projets que pour la commande de machines numériques. Ils publient depuis lors un fascicule d'information sur leur groupe.
En 1994, ARS MATHEMATICA et THE COMPUTER AND SCULPTURE FORUM décidèrent d'engager des actions communes, dont la première fut, en Octobre 1995, l'exposition interactive et simultanée (en visisoconférence Paris-Philadelphia) INTERSCULPT 95. A cette occasion ont été réalisés avec succès les premiers essais de "télésculpture".
MISSIONS & STRUCTURES
Plus qu'une "école d'art", le CIRES est un lieu de rencontre et d'innovation.
A la fois centre de formation, de recherche, d'expérimentation, de création, le CIRES est un lieu de synergie, de transdisciplinarité.
Il répond à une attente d'aujourd'hui, et prépare au monde des objets de demain.
C'est un lieu physique, pourvu d'une administration légère, d'ateliers équipés, de salles de conférences et d'exposition, d'un service de documentation...mais un lieu ouvert, convivial, mis en réseaux.
Réseau de partenaires: CEE, état, collectivités locales, écoles de beaux-arts, universités, artistes, chercheurs, et bien évidemment industries de pointes. Réseau de communication: connexion numéris, visioconférence, serveur Web, FTP, e-mail...
CE PROJET EST UNIQUE AU MONDE: il serait à la gloire de la France de ne pas le laisser passer. Outre son impact culturel, et le rayonnement nouveau dont notre pays pourrait alors bénéficier, une telle initiative est porteuse de richesse économique: création d'emplois, recyclage et perfectionnement des artistes, architectes, designer de tous pays, stimulation de l'industrie, et co-production d'oeuvres de commande.
Le CIRES aura 4 axes d'organisation:
LA RECHERCHE-L'ENSEIGNEMENT-
-LA DOCUMENTATION-LA COMMUNICATION
Le Centre s'adresse donc aux artistes plasticiens, aux architectes, aux designers, aux informaticiens et mathématiciens, aux responsables de production et managers culturels.
L'aspect international du CIRES, et sa renommée à l'étranger, seront développés grace à l'accueil de créateurs de tous pays.
Le CIRES sera mis en relation avec d'autres organismes explorant à leur manière l'interaction de l'art et de la science: Mac Luhan Program (Canada), Massachusetts Institute of Technology (USA), Zentrum für Kunst und Medien (Allemagne), Artec (Japon), Ars Electronica (Autriche), Métafort d'Aubervilliers...
Des programmes d'échanges culturels et de transferts de technologies pourront ainsi ainsi être élaborés, qui mettront en avant le dynamisme de nos idées.
Le CIRES est un projet transdiciplinaire d'avenir, indispensable au renouveau créatif de la France, dans un contexte de métissage culturel.
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PROPOSAL
The history of mankind demonstrates the conquest of mind over matter; that art without technology is as disastrous as technology without art.
The modus operandi of the creativity and inventiveness of man and society are universally identical, founded on a continuous exchange between reality and imagination, permanent dialectics of training and information. The deeper meaning of this "work" seems to be indeed, in Freudian parlance, "the taste of pleasure".
There is no difference in the nature of the beauty of a craftman's work, an engineer's machine, a musician's composition, an artist's sculpture, a physicist's demonstration, etc...All of them, as actors, have felt the joy of creating, have aspired to perfection in their restless quest for a result.
All of them, spectators, have been seduced, moved by the novelty, virtuosity, harmony or the shock of discovery.
Leonardo da Vinci, the exemplary genius, thought more about the future than the present. Many a prelate and many a prince pressured him into condescending to finish the pieces whose principles he had drafted, whose difficulties he had resolved and whose management he felt was so fastidious. Thus, so eager was he to know the world, that he left us with such a fantastic heritage.
The partitionning of our society, the overspecialization of individuals appear to be major risks for our civilisation in the years to come. Like our forefathers we must set up transversal human adventures to sow the seeds that will grow in the mind of the generations to come.
Since Art and Technology are made for each other, let us match them in the fashion of the day. For several years, some artists have tried to divert machines from their usual functions to create new images and new sounds. Today, some engineers propose their systems to musicians, architects, videoartists, computer-graphics artists or even set themselves to pure creation.
Oddly enough, these exciting exchanges have not yet penetrated the extraordinary field of the physical object, its material and materialisation, in other words, the field of sculpture. A handful of pionneers in the world have had a glimpse of the immense artistic possibilities of CAD / CAM, computer assisted design and computer assisted manufacturing. With still great difficulty of access to the machines, they have tried laser cutting, water jet cutting, milling and stereolithography.
In France, Alexandre VITKINE founded "Infosculpture" (compusculpture) while Christian LAVIGNE invented "Robosculpture" each separately (ignoring each other). They are working together now. They propose the creation of a technological sculpture workshop with the help of manufacturers who would see this as a prestigious sponsoring project, a showcase for their know-how, a place where rewarding experiments could be conducted, and which could also become a training workshop for designers.
A new dimension (it applies here) is added to the modern union of art and technology in our endless quest for new knowledge, a new expression a stretching of our limits towards this other infinite which the French philosopher Teillard de Chardin called "the infinitely complex" which is the sign of life.
is a place where knoledge is compared and exchanged,
a place for experimenting, for cross-breeding,
a place where technicality is adjusted to manking.
RECALLING OF HISTORY
Georg NEES |
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Pierre BEZIER |
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The first experiments followed the arrival of the first computer-controlled machines in the sixties and seventies.
These attemps had no continuation, probably because access to these machines, belonging to large corporations, was nearly impossible, but also because of technical limitations.
In the sixties and seventies, we had H.G. Lawrence (USA), Fiebig, Nees (Germany), Alexanco (Spain), B‚zier, Kodratoff (France).
Jose Luis ALEXANCO |
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Jose Luis ALEXANCO |
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Towards the end of 1992, Alexandre Vitkine and Christian Lavigne founded the association ARS MATHEMATICA, which brings together artists, research workers and personalities who sustain the encounter of Art, Science and Technology.
Yves KODRATOFF |
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In USA, on the East Coast, Tim Duffield and Rob Fischer have created in the same time THE COMPUTER AND SCULPTURE FORUM, which rallies artists using computer for modeling or making sculptures.
Since 1994, AM and CSF have decided to join their efforts to organize international events. The first was INTERSCULPT 95, which was an interactive and simutaneous exhibition, with videoconferencing, between Paris and Philadephia. At this time, we have succeeded "telesculpture" via Internet.
PROPOSAL
AIMS AND STRUCTURE The INTERNATIONAL RESEARCH AND TEACHING CENTER FOR SCULPTURE (CIRES) will be organized along 4 main axes:
RESEARCH - TEACHING - DOCUMENTATION - COMMUNICATION.
The "students" of CIRES will be professionals looking for innovation and improvement. They will be choosen for the originality of their project (scholarship for the creation of a work) or accepted for a paying course. Therefore, the Center appeals to plastic artists, to architects, to designers, to computerists and mathematiciens, to production managers and to cultural managers.
The international aspect of CIRES and its reputation abroad will be developed by welcoming creators from all countries.
There will be cultural exchange and technology transfer between CIRES and organisms which explore in another manner the interaction of Art and Science: Mac Luhan Program (Canada), Massachusetts Institute of Technology (USA), Zentrum fur Kunst und Medien (Germany), Artec (Japan), Ars Electronica (Austria), Metafort d'Aubervilliers (France)...
It is a place where knowledge is compared and exchanged, a place for experimenting, for crossing of ideas and cultures, a place where technicality is adjusted to
mankind.