INTERSCULPT 2001:
biennale mondiale de sculpture numérique
par Christian LAVIGNE
Président de Toile Métisse, Secrétaire D'Ars Mathématica, Coordinateur Général d'InterSculpt
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la cybersculpture

Malgré les essais de Pierre BÉZIER en France et de Georg NESS en Allemagne, Il faut attendre l'arrivée de la micro-informatique pour que la sculpture numérique se développe véritablement et constitue une pratique artistique à part entière. Dans les années 80, seules les machines à commande numérique sont alors disponibles: fraiseuses, découpes au laser...En France, Christian LAVIGNE définit le concept de robosculpture, Alexandre VITKINE et Benoît COIGNARD celui d'infosculpture. Les années 1989-1990 voient apparaître les premières machines dites de "Prototypage Rapide": il s'agit alors de la stéréolithographie qui permet de solidifier couche par couche un objet virtuel dans un bain de résine liquide. Stewart DICKSON aux USA et Masaki FUJIHATA au Japon créent les premières sculptures utilisant le procédé. Faute de moyens, Christian LAVIGNE devra attendre 1994 pour réaliser la première oeuvre française, avec le concours de l'ÉCOLE CENTRALE de Paris et de l'Association Française de Prototypage Rapide (AFPR).
 

Chistian LAVIGNE
Chant Cosmique
1994
1ère création stéréolithographique d'art en France
Alexandre VITKINE
dans son atelier
en 1997
photo de
Pierre-Emmanuel Charon

En 1992 C. LAVIGNE et A. VITKINE fondent ARS MATHÉMATICA, et organisent en mai 1993 la 1ère Exposition Mondiale de Sculpture Numérique à l'ÉCOLE POLYTECHNIQUE. Au même moment aux Etats-Unis, Bruce BEASLEY, Rob FISHER et Tim DUFFIELD fondent THE COMPUTER AND SCULPTURE FORUM. Les 2 associations finissent par se rencontrer, et décident d'organiser une seconde exposition mondiale de sculpture numérique sous le nom d'INTERSCULPT (nom choisi par Ars Mathématica pour désigner la biennale). Cet événement a lieu en octobre 1995, simultanément à la Galerie Graphes à Paris et à la Silicon Gallery de Philadelphia. Un système de visioconférence permet aux artistes et aux visiteurs de communiquer en direct de part et d'autre de l'Atlantique; l'utilisation d'Internet permet la réalisation de la première transmission électronique d'objet d'art, c'est à dire la première télésculpture de l'histoire, envoyée depuis les USA par Stewart DICKSON et matérialisée à Paris sur une machine LOM de prototypage rapide. Car le principe de base d'INTERSCULPT est d'être un événement vivant, avec des créations in situ devant le public. Fin 95, lors d'une conférence à Dakar (Sénégal) C. LAVIGNE propose le terme générique de cybersculpture pour désigner des œuvres numériques sculpturales qui sont ou virtuelle ou réelles, ou les deux.
 


Stewart DICKSON
Surface Minimale
1ère télésculpture mondiale
1995
procédé LOM

Stewart DICKSON
Surface Minimale
1ère télésculpture mondiale
1995
Stéréolithographie

Un autre domaine de la "computer ou digital sculpture" (in English) est inauguré au milieu des années 90 par Dan COLLINS aux USA et Benoît COIGNARD en France, avec l'utilisation des scanners tridimensionnels, c'est à dire des machines qui analysent et numérisent le relief d'objets ou d'individus. Tandis que D. COLLINS réalise des autoportraits déformés avec art et humour, B. COIGNARD révolutionne la restauration des œuvres d'art en scannant les pièces sur lesquelles il travaille.
 


Dan COLLINS
autoportrait
par digitalisation 3D

Benoît COIGNARD
digitalisation et reproduction
d'un dieu Gaulois

En 1997, INTERSCULPT se développe aussi sur le Web, grâce aux travaux du Pr Derrick WOODHAM qui a créé un parc de sculptures virtuelles: la zone DAAP dans ActiveWorlds. Il est possible de visiter ce parc sous forme d'avatars et de dialoguer avec d'autres visiteurs. En France, le Président du Sénat, M. René MONORY, offre une salle de conférence pour la biennale qui s'est enrichie d'un colloque.
 


DAAP
Parc de Sculpture Virtuelle
créé par le Pr. Derrrick WOODHAM
dans le cybermonde ActiveWorlds

En 1998, on doit saluer la naissance de FasT-UK, association créée par le Pr. Keith BROWN de l'Université de Manchester, et qui regroupe des cybersculpteurs anglophones. FasT-UK est devenue un participant très actif à INTERSCULPT.
 


Keith BROWN
Continuity
image de synthèse
1997-98

En 1999, à l'ère des imprimantes 3D, le temps des débuts difficiles et des rares pionniers semble révolu...sauf en France, où C. LAVIGNE se bat depuis 1988 pour pouvoir ouvrir un Centre International de Recherche et d'Enseignement de la Sculpture, et où A. VITKINE travaille sur un projet d'Atelier d'Infosculpture depuis 1989, sans aucun résultat de part et d'autre. Mais ARS MATHÉMATICA persiste dans cette idée, qui a été reprise avec succès dans les pays anglo-saxons.
 


une imprimante 3D:
la Thermojet
(projection de cire)

une imprimante 3D:
la Zcorp
(frittage de poudre)

L'édition 99 de la biennale s'est déroulée simultanément à Paris (Mairie du VIe et Sénat), à Manchester (Université et Museum for Science and Industry); à Cincinnati (School of Art and Design...Université de Cincinnati); à Phoenix-Tempe ( PRISM Lab., Arizona State University); et à Hongkong (Université). De nombreux partenaires de haute technologie ont aidé au succès de la manifestation. Et plusieurs artistes américains, anglais et asiatiques sont venus honorer de leur présence active l'édition parisienne - à leurs frais, puisqu'à l'ordinaire aucune aide ne nous avait été accordée.
 

Quant au récent IS 2001, il a présenté une dizaine d'événements interconnectés à travers le monde: aux USA, en Europe, en Asie, en Australie et Nouvelle-Zélande, événements dont nous allons maintenant donner le détail.
 

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